Les démêlés entre la Cour des comptes et le préfet de la Seine, le baron Haussmann, ont fait la une de l’actualité dans le dernier tiers du Second Empire, il y a bientôt cent cinquante ans. Je remercie Jean-Pierre Bonin d’avoir proposé ce sujet au comité d’histoire, de l’avoir traité, et surtout d’être revenu spécialement sur l’analyse de ces procédures financières complexes, qui étaient au cœur du débat entre la Cour et le préfet de la Seine, avant d’être au cœur du débat public. Conformément à sa tradition et à l’usage de la Cour, le comité d’histoire de la Cour des comptes et des juridictions financières a choisi de mettre à la disposition des lecteurs les documents nécessaires à une meilleure compréhension de ce sujet. On trouvera donc dans cet ouvrage l’ensemble des insertions des rapports publics de la Cour des comptes consacrées à l’analyse de la politique financière suivie par Haussmann pendant tout le Second Empire, y compris les réponses faites par les ministres successifs de l’Intérieur, puisque le préfet de la Seine était théoriquement leur subordonné. On se souvient peut-être que le jeune avocat journaliste Jules Ferry, dans une série d’articles célèbres publiés dans le journal Le Temps à partir de décembre 1867, sous le titre « Les comptes fantastiques d’Haussmann », dont on trouvera également un extrait à la suite des rapports de la Cour, avait utilisé ces observations des rapports publics pour critiquer les modalités financières acrobatiques qui avaient permis le financement des immenses grands travaux dont Paris bénéficie encore aujourd’hui. Ces polémiques jouèrent un grand rôle dans la révocation du préfet en janvier 1870. En écrivant ses mémoires, à la fin de sa vie, Haussmann s’en souvint avec amertume, comme on pourra le lire à la fin de l’ouvrage. Il n’y ménagea pas la Cour, mais il présentait sa défense, donc il convenait qu’il ait la parole en dernier.
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