Le dernier volet de La mémoire du monde est celui de la montée des femmes et de leur pouvoir, qui s affermit au cours des siècles. Sophia l Immortelle, qui vit depuis la XVIIe dynastie égyptienne, croit voir au début du XIIe siècle en Aliénor d Aquitaine la première reine d une longue lignée dont elle assurera l éducation, puis, en Elisabeth Ire d Angleterre, celle à qui elle pourra transmettre son savoir millénaire. Déçue, elle s embarque pour le Nouveau Monde. Mais ce n est qu au XVIIe siècle, grâce à Descartes, qu elle rencontre Louise, celle qui l accompagnera désormais, son double et son négatif, immortelle elle aussi, mais issue des brumes de Bohême.
De Vienne à New York en passant par Paris, Louise et Sophie se fuient, se retrouvent, ont parfois les mêmes amis (Mme de Staël, George Sand, Freud), traversent le XXe siècle en s engageant l une dans le combat féministe, l autre dans celui de l art, et abordent le XXIe siècle de façon dramatique, du moins pour Sophie redevenue mortelle et alitée dans cet hôpital parisien où elle a livré à la jeune étudiante Julia l histoire de sa vie et du monde tel qu elle l a connu.
L accumulation des savoirs et des expériences, des examens de conscience auxquels Sophie se livre pour trouver un sens à sa vie, ses doutes et ses exaltations, la rendent de plus en plus humaine et contemporaine. Car ses interrogations, sa déception de voir le monde retomber cycliquement dans l horreur sans tirer le moindre enseignement des erreurs passées, sont les nôtres.
L espoir qu elle met dans la notion d égalité qui s est forgée depuis la Renaissance, la certitude que les femmes vont enfin y accéder, puis le XXIe siècle qui les voit conquérir tous les domaines, font de ce dernier tome celui des femmes par excellence.
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