Avec Prié de me taire Gérard Loizeau nous livre un récit d'une rare élégance dont la force littéraire le rapproche des plus grands classiques de la confession.
C'est aussi un pavé dans le bénitier.Rien ne nous est caché, ni les coulisses de l'Eglise catholique ni de ce que ses fidèles y vivent : les « amitiés particulières » ; le port de la soutane (à la fois prestige et prison) ; la vie austère, réglée et ordonnée en communauté ; la peur de la damnation éternelle.
Cette oeuvre, résultat de 30 ans de recherche, est un formidable témoignage sur l'histoire religieuse, politique, sociale du XXème siècle, puisque l'auteur nous raconte sa guerre d'Algérie, ses missions aux Antilles, le bouillonnement de Mai 68. Au-delà du caractère romanesque, ce récit finement ciselé ouvre un débat latent : la reforme possible de l'Eglise. Véritable sujet de société, le phénomène vécu est ici analysé.
Quatrième de couverture :
Depuis 50 ans, 100 000 prêtres ont quitté l'Eglise catholique.
Gérard Loizeau entre au séminaire à l'âge de onze ans, armé des meilleures intentions et d'une foi précoce. Il subit très vite « l'étau bienfaisant » du catholicisme d'une dureté difficilement soutenable. Il est dressé et son enfance est confisquée. Il se soumettra dans un premier temps, mais ensuite viendront les doutes. L'Église catholique a-t-elle raté sa mue ? Est-elle devenue, en Occident, un dinosaure inadapté à la société ? Voici la question traitée de l'intérieur, à travers le récit d'un prêtre qui, exténué de voir l'Eglise camper sur des positions qu'il juge rétrogrades, il lâche prise à la surprise de tous. À 40 ans, il quitte le ministère, s'intègre à la société et fonde une famille.
Extrait :
« Combien faudra-t-il encore de départs et de scandales pour que l'Eglise accepte de reconnaître les échecs causés par un célibat imposé, et pour qu'elle modifie une loi qui a déjà provoqué tant de dégâts ? Pour qu'elle consente enfin à ordonner des prêtres, mariés ou pas, en nombre suffisant pour assurer le service des communautés chrétiennes ? Pourtant, si je demeure irréversiblement attaché au Christ et à l'Eglise, je ne suis pas d'accord avec une institution qui paraît engluée dans tout un fatras de prescriptions et d'habitudes qui ont fini par être considérées comme aussi essentielles que l'évangile. Ceci au moment où certains rêvent de remettre en place aujourd hui les méthodes qui avaient si bien réussi en leur temps. Et pardon s'il m'arrive d'avoir envie de crier contre cette Eglise qui, après le traitement qu'elle a cru devoir infliger à des enfants, cherche aujourd hui à les enfermer dans la honte comme pécheurs publics et fauteurs de scandales. »
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