L'art, de toute évidence, se porte mal. Est-il délirant, malade, agonisant, mort déjà ? Dans ce dernier cas, peut-il renaître ? A quelles conditions ? Dès les années cinquante, Wladimir Weidlé posait, au chevet
de l'art, un diagnostic lucide et précis, qui porte aussi bien sur l'architecture que sur la peinture, la musique, la sculpture, ou les lettres et qui, parce qu'il est juste, reste une vérité - encore aggravée - cinquante ans après. Sauf que de nos jours il est sans doute plus évident aux yeux de beaucoup qu'il s'agit d'une crise de l'homme tout entier. C'est pourquoi, paradoxalement, l'espoir, subtilement, demeure ; tant au moins qu'il y aura des hommes pour penser,
souffrir, croire, aimer, chanter et travailler. Car l'art est dans la nature de l'homme, et il renaîtra avec lui, dans la civilisation et la foi en une transcendance authentique.
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