Riassunto
" 1425. En plein été. Le matin, Jeannette, la fille à Jacques d'Arc, file en gardant les mou- tons de son père, sur un coteau de la Meuse. On voit au second plan, de la droite à la gauche, la Meuse parmi les prés, le village de Domremy avec l'église, et la route qui mène à Vaucouleurs. À la gauche au loin le village de Maxey. Au fond les collines en face : blés, vignes et bois ; les blés sont jaunes. Jeannette a treize ans et demi ; Hauviette, son amie, dix ans et quelques mois. Madame Gervaise a vingt-cinq ans. (Jeannette continue de filer ; puis elle se lève ; se tourne vers l'église ; dit le signe de la croix sans le faire.) JEANNETTE Au nom du Père ; et du Fi ; et du Saint-Esprit ; Ainsi soit-il. Notre Père qui êtes aux cieux ; que votre nom soit sanctifié ; que votre règne arrive ; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour ; pardonnez- nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offen- sés ; ne nous laissez pas succomber à la tentation ; mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il. Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes ; et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. Saint Jean, mon patron ; sainte Jeanne, ma patronne ; priez pour nous ; priez pour nous. Au nom du Père ; et du Fi ; et du Saint-Esprit ; Ainsi soit-il. Notre père, notre père qui êtes aux cieux, de combien il s'en faut que votre nom soit sanctifié ; de combien il s'en faut que votre règne ar- rive. Notre père, notre père qui êtes au royaume des cieux, de combien il s'en faut que votre règne arrive au royaume de la terre. Notre père, notre père qui êtes au royaume des cieux, de combien il s'en faut que votre règne arrive au royaume de France. Notre père, notre père qui êtes aux cieux, de combien il s'en faut que votre volonté
Informazioni sull?autore
Charles Pierre Péguy est un écrivain, poète et essayiste français. Après des études dans sa ville natale, il va à Paris préparer le concours de l'École Normale Supérieure, auquel il est reçu en 1894. En 1896, il écrit un drame, "Jeanne d'Arc". Attiré par les idées socialistes, il expose son point de vue dans "Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse" (1898) et milite pour la révision du procès Dreyfus. Bientôt, il abandonne la carrière universitaire, se sépare du parti socialiste et fonde, en 1900, une revue indépendante, les Cahiers de la Quinzaine, qui se propose d'informer les lecteurs et de « dire la vérité ». C'est de « la Boutique », installé en face de la Sorbonne, que Péguy mènera le combat ; en dépit des difficultés financières, les Cahiers, auxquels collaborent Jérôme et Jean Tharaud, Daniel Halévy, François Porché et Romain Rolland, paraîtront jusqu'à la guerre de 1914. Les grandes oeuvres en prose de Péguy y trouvent place ; ce sont "Notre Patrie" (1905), où il dénonce le danger allemand et la menace de guerre, "Notre jeunesse" (1910), où il oppose mystique et politique, "L'Argent" (1913), où il évoque le monde de son enfance qui ne connut pas la fièvre de l'argent. En 1908, il déclarait à Joseph Lotte: « J'ai retrouvé la foi ». De sa méditation, naissent de grandes oeuvres poétiques : "Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc" (1910), "Le Porche du mystère de la deuxième vertu" (1911) et "Le Mystère des saints-innocents" (1911). Reprenant le geste du bûcheron qui, dans "Le Porche du mystère de la deuxième vertu" mettait ses enfants sous la protection de la Vierge, Péguy fait, en 1912, plusieurs pèlerinages à Notre-Dame de Chartres. On retrouve l'écho de ces événements dans "La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc" (1912), écrite en reconnaissance pour la guérison de son fils Pierre, et dans "La Tapisserie de Notre-Dame" (1912) ; Péguy n'hésite pas à écrire "Ève" (1913), une oeuvre d'une longueur inusitée, qui comporte huit tragédies en cinq actes et 8000 alexandrins. Il songeait à évoquer le Paradis dans un nouveau poème, quand survint la guerre, où il trouva la mort. La plupart des archives sur Péguy sont aujourd'hui rassemblées au Centre Charles Péguy d'Orléans, fondé par Roger Secrétain en 1964. On y trouve notamment la quasi-totalité de ses manuscrits.
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