Riassunto
" Le 10 septembre, Tolstoï a eu soixante-dix ans. Le monde se fût honoré, en faisant de celui-là son jour de fête. Chaque époque a son héros : Tolstoï est celui de la nôtre ; car il est le plus humain de tous les hommes. Pour isolé soit-il, pour peu compris qu'il puisse être, il n'est pas moins le seul homme, où presque tous puissent reconnaître quelque chose de soi, et le seul qui pour chacun ait quelque chose. Une paysanne, un idiot, et même, pour ainsi dire, un chien, une bête, un humble animal, ont quelque lien avec lui, comme Napoléon, une âme d'acier ou un esprit de prince. Le cœur de Tolstoï, et son imagination, sont l'espace le plus vaste qu'il y ait, aujourd'hui, dans le monde ; et ce vieillard est le seul exemple qui nous ait été donné d'une vie sublime. Que sa vieillesse puissante nous est chère : elle est encore la plus belle œuvre d'un poète, à qui l'on en doit de si grandes ; elle est un témoignage merveilleux du cœur en faveur de l'esprit. Celui qui pouvait vivre de gloire n'a plus voulu vivre que de charité. Et celui à qui le génie eût dû suffire n'a pu se contenter à moins de l'amour parfait."
Informazioni sull?autore
Né en 1868 à Marseille, André Suarès est issu d'une famille juive de négociants d'origine portugaise. Il est reçu à Normale Sup' en 1886 avec Romain Rolland. De retour à Marseille, il écrit fiévreusement mais ne publie qu'une pièce, Les Pèlerins d'Emmaüs. Durant l'affaire Dreyfus, ses positions courageuses le font remarquer. Il publie ses premiers portraits (Tolstoï , Wagner...). Le Livre de l'Émeraude, hymne à la Bretagne, est publié en 1902. Le premier volume du Voyage du Condottière paraît en 1910 (Vers Venise). Ses chroniques dans La Grande Revue sont reprises en volumes : Sur la Vie (1909-1912). L'hostilité de Jacques Rivière le pousse à rompre avec la NRF en 1919 où il revient cependant grâce à Jean Paulhan en 1926. ll reçoit en 1935 le grand prix de l'Académie française. À l'approche de la guerre, ses positions vigoureu-sement antinazies entravent la publication des Vues sur l'Europe à la NRF, malgré le soutien de Paulhan. Pendant l'Occupation, recherché par la Gestapo et la Milice, il est sauvé d'une arrestation imminente par Pierre de Massot qui l'accueille à Pontcharra. Il poursuit la série des Valeurs, et travaille au Paraclet, son testament spirituel, resté inachevé. Mort en 1948, il repose aux Baux-de-Provence.
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